Lasius emarginatus

(Olivier, 1792)

Ouvrières

L. 2,4-3,9 mm. Se distingue, non seulement par le thorax plus clair que tête et gastre (ce qui existe aussi chez alienus lasioides), mais par les poils couchés du scape et par l'odeur aromatique très forte, plus pénétrante que celle des autres Lasius, que dégage cette Fourmi.

Reine

L. 7,2-9 mm. Thorax plus luisant et plus roussâtre que chez les autres espèces.

   

Mâle

L. 3,8-4,2 mm. Noir ou brun, pièces génitales voisines de celles de niger mais plaque sous-génitale à bord postérieur moins profondément échancré, garnie de poils plus fins.

 

Presque toute la France, sauf peut-être l'extrème-nord et les montagnes au-dessus de 1 800 m. Je l'ai trouvée une seule fois plus haut, à Fabian (Hautes-Pyrénées) vers 2 000 m, où des travaux en cours pour l'électricité avaient sans doute introduit temporairement cette Fourmi. Très commune dans tout le centre et l'ouest au-dessous de 800 m, plus localisée à l'est et en zone méditerranéenne, où je l'ai rarement prise : Emery la signale pour­tant de toute l'Italie, de Corse et de Sardaigne. Absente à Majorque et en Afrique du Nord. Bonfils vient de la prendre en Corse, près de Calvi (côte NW) et de Vizzavona (refuge à 1 450 m), où elle abonde.

Toute l'Europe occidentale (sauf Grande-Bretagne). Europe centrale : basse Suisse, sud de l'Allemagne, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie. Signalée au Liban et en Iran (peut-être introduite avec du gros matériel de travaux publics venant d'Europe ?). Nulle en Amérique. Inconnue d'Autri­che, où pourtant Mayr a beaucoup chassé. D'après sa distribution, L. emar-ginatus est vraisemblablement originaire de l'Ouest de notre pays, et, de là, vu sa propension à loger dans les murailles et les tas de pierres, a été trans­portée avec des matériaux de construction un peu partout. C'est une des Fourmis dominantes aux environs de Paris et de Lyon, aussi de Bordeaux à la Bretagne.

Biologie

Espèce de faciès rocheux plutôt ensoleillé, rare en forêt sauf au Liban (où elle doit trouver un refuge contre le soleil ?). Dans les lieux incultes, bien moins abondante en général que niger, fîavus et alienus. Près des maisons, habite surtout les vieux murs, les tas de pierres, les mousses, plus rarement les jardins. Elle pénètre souvent dans les appartements, où elle paraît bien moins nuisible qu'alienus car elle n'y demeure guère, suppor­tant mal le chauffage.

Omnivore, mais, comme les autres Lasius, préfère les Pucerons quand il y en a. La production d'ouvrières par d'autres y est soupçonnée ici comme chez niger.

Bibliographie


LES FOURMIS D'EUROPE - FRANCIS BERNARD

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