Formica fusca (Serviformica)

(Linnaeus, 1758)

Ouvrières

L. 3,5-6,5 mm. Noire, tête et gastre un peu bronzés, gastre à pubes­cence faiblement cendrée, thorax noir, peu luisant, pattes brunes. Les imma­tures, très fréquents, ont le thorax et les appendices rougeâtres ou brun clair en entier, mais se distinguent de cumcularia parles joues sans taches jaune-orangé.

Reine

L. 7-10 mm. Couleur de 1'$, le gastre plus noir, rarement bronzé ou cendré. Ailes teintées légèrement de jaune ou de gris dans toute leur surface.

   

Mâle

L. 7-9 mm. Noir foncé, gastre peu luisant, peu bronzé, appendices jaunes ou brun clair.

 

Toute la France, sauf les plaines méditerranéennes au-dessous de 400 m et les montagnes au-dessus de 2 300 m. L'optimum d'altitude paraît être entre 1 000 et 1 600 m, où la concurrence des espèces de plaine cunicularia et ruftbarbis est négligeable, et celle de lemani, de hautes régions, peu fré­quente. Très commune : pour l'ensemble des Alpes et des Pyrénées, fait 14 % du total des fourmilières. Présence en Corse récemment confirmée : Vizzavona (1 450 m, Bonfils). Toute la région arctique, 4 variétés aux États-Unis. Toute l'Europe, sauf le Nord de la Norvège, l'Irlande et l'Ecosse. Absente probablement dans la plupart des îles méditerranéennes, mais commune dans l'Atlas nord-africain au-dessus de 1 500 m. Signalée des montagnes de Java par Wheeler.

Biologie

Une particularité remarquable de cette espèce, signalée depuis Latkeille, est le mélange de nymphes nues et de cocons dans la plupart des nids, Le plus souvent, il y a environ 50 % des nymphes sans aucune trace de cocon. Les autres Formica, sauf cunicularia, ne semblent que très rarement dans un pareil cas, et cela mérite expérimentation future-Fondation du nid très indépendante. Les fourmilières adultes, souvent polycaliques, ont plus de 10 000 individus et de nombreuses reines : fusca paraît ainsi la plus féconde des Serviformica.

L'écologie sera décrite de plus près dans d'autres travaux. Signalons simplement ici les principaux faits : F. fusca est nettement calcicole, faisant en moyenne 22 % des nids locaux sur calcaire et 13 % sur silice. L'argile alluviale est tolérée, mais peu favorable dans les Alpes, et presque inhabitée dans les Pyrénées où les alluvions sont généralement plus siliceux. Les fortes pentes sont deux fois plus habitées que les pentes douces, et une végétation assez peu dense, laissant passer le soleil, fournit les meilleurs biotopes : l'espèce est plus commune en forêts de Mélèzes et de Pins qu'en forêts trop ombragées de Sapins ou de Hêtres. Au-dessus de 1 900 m, la montagnarde lemani l'emporte aisément et fusca devient rare : je l'ai pourtant du col de Tracens (Hautes-Pyrénées, 2 200 m) et des environs de Zeneggen (Valais, 2 153 m).

Bibliographie


LES FOURMIS D'EUROPE - FRANCIS BERNARD

Up

RETOUR