Morphologie - Partie Simple

Le corps des fourmis se compose de trois parties distinctes, la tête , le thorax et l'abdomen . A la tête se rattachent les antennes  ; au thorax les pattes et, chez les males et les femelles, les ailes  ; à l'abdomen le pédicule , les organes génitaux externes, et l'aiguillon chez les ouvrières, femelles et soldats de quelques espèces.

OUVRIERE :

La taille varie de 0.8 mm à 30 mm, mais la grande majorité des genres de nos régions vont de 2 à 15 mm. Les couleurs sont assez ternes, du jaune au rouge ou au noir, et seules de rares espèces tropicales sont verdâtres ou à teintes métalliques.

Tête moyenne ou forte, ovoïde, rarement en forme de poire échancrée. Mandibules très développées, habituellement larges avec 5 à 20 dents terminales, parfois étroites et singulières. Les dents sont généralement aigues chez Aphaenogaster gemella Em. qui est végétarien, et des dents assez obtuses se voient chez des Tetramorium surtout carnassiers. La forme des mandibules ne peut donc servir à coup sûr pour prévoir le régime alimentaire de l'espèce.

Pièces Buccales

Palpes maxillaires de 1 à 6 articles, labiaux de 1 à 4 articles, très développés dans le genre Cataglyphis , habitant des lieux arides, dont les palpes aident au transport des boulettes de sable et d'argile. Langue courte, ridée en travers. La face inférieure de la tête, nommée gula , porte souvent une pilosité employée en systématique. Les yeux et les antennes sont décrits plus loin à propos des organes des sens.

Le clypéus , très employé dans cette Faune, est un lobe antérieur de la face, juste avant le labre. Anatomiquement, c'est une dépendance du tentorium ou squelette interne céphalique. Entre les yeux et le clypéus sont les insertions des antennes, souvent surmontées ou cachées par desarêtes frontales. Au bord postérieur du clypéus se voit une petite aire frontale, triangulaire ou cordiforme, susceptible de fournir de bons caractères sous un grossissement suffisant.

Ouvrière vue de profil

Thorax grêle, simplifié. Métanotum invisible en dessus, à part ses stigmates latéraux (toutefois, il est distinct chez Plagiolepis et genres voisins). La suture entre le pro- et le mésonotum est le plus souvent effacée, par contre on voit généralement la suture entre mésonotum et segment médiaire, ou épinotum, qui fournit d'excellents caractères pour la classification.

Ensuite vient un pétiole. Dans la sous-famille des Myrmicinae, il est suivi d'un postpétiole, équivalent au troisième segment abdominal. Ce pétiole ne contient guère que des nerfs, de rares muscles et l'œsophage, et ses articulations permettent d'amples mouvements du gastre par rapport au thorax : cela est à son maximum chez Crematogaster et Cataglyphis, seules Formicinae pouvant recouvrir leur tête avec le gastre.

La plupart des Hyménoptères ont un pétiole très grêle, cylindrique. A part les Formicinae, un pétiole renflé ou élevé en écaille.

Les trois paires de pattes sont assez semblables, à part l'organe de nettoyage des tarses qui permet à l'insecte de brosser ses antennes et autres pièces en les passant entre l'éperon du tibia I et un cuilleron velu du premier article du tarse. Les tibias sont inermes, seuls les Ponerinae souterrains Xyphomyrmex (Afrique et Asie) ont des tibias très épineux.

Le gastre, ovoïdes, en cœur chez Crematogaster, contient les principaux organes digestifs, tout l'appareil reproducteur et les glandes à venin. Il présente 3 à 6 segments, le dernier plus ou moins atrophié. Morphologiquement, l'anus n'appartient à aucun segment mais caractérise le pygidium ou lobe terminal du corps. En fait, il donne l'apparence d'être sous le dernier segment, ou il est circulaire, sauf chez les Dolichoderinae ou il est en fente transversale.

L'aiguillon, provenant de la tarière des Hyménoptères inférieurs, est plus simple que celle-ci car il ne possède que 4 valves au lieu de 6 et il est essentiellement vulnérant.

FEMELLE :

Presque toujours plus grande que l'ouvrière, elle est en plus beaucoup plus volumineuse.

Tête peu différente de celle de l'ouvrière, à part la forme et les yeux plus larges, et la présence d'ocelles (rares chez les ouvrières exceptés les Formica). 
Antennes semblables à celle des ouvrières.

Reine de Formica

Thorax complet, large avec scutellum et postscutellum. Toutes les sutures sont marquées par des sillons. 4 ailes, les antérieurs bien plus grandes mais possédant au plus 8 cellules fermées et 13 nervures.

Males et femelles ont toujours la même nervation : c'est le seul caractère commun aux deux sexes, en plus de la structure du gésier.

Pétioles et gastre sont assez semblables à ceux des ouvrières, mais plus volumineux. L'aiguillon est rarement utilisé par la femelle.

MÂLE :

A part les ailes et le gésier, tout diffère profondément de la reine : tête petite, très gros yeux, toujours des ocelles (souvent volumineux). En majorité, les mâles à gros ocelles sont nocturnes, et les autres diurnes dans leur vol. pièces buccales petites, parfois atrophiées, sauf la langue qui est longue. Les mâles peuvent butiner sur les fleurs, mas assez rarement, et meurent peu de jours après l'essaimage.

Thorax convexe dans la plupart des genres. Sur le mésotonum, il existe souvent des sillons de Mayr latéraux, atteignant ou non le bord postérieur.

Les espèces génitales ne sont encore décrites que chez la moitié des espèces d'Europe.

L'armature génitale est habituellement rétractile chez les Myrmicinae, exigeant alors une dissection, et reste plus externe dans les autres groupes.

Le pénis se présente sous forme de 2 sagitta cornées, réunies ou non. Il est entouré des volsella, généralement courtes et poilues. Latéralement se voient deux volumineux stipes ou forceps. Ce sont les stipes qui varient le plus selon les genres et les espèces.

Certains males sont aptères et ressemblent alors aux ouvrières, on distinguera la mâle aptère de l'ouvrière par sa tête plus convexe, ses antennes de 13 articles (au lieu de 12), le gastre de 6 ou 7 segments, et les pièces génitales souvent visibles.

Mâle ailé et Mâle Aptère

 

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