Fourmilière
Les construction des fourmis, incroyablement diverses dans leur structure, présentent toutes une grandes irrégularité dans l'agencement d'un système complexe de chambres et de galeries, contrairement aux autres hyménoptères sociaux dont les nids sont constitués par des cellules juxtaposées qui se superposent avec une précision mathématique. En fait, cette irrégularité n'est qu'un reflet de l'étonnant plasticité adaptative dont font preuve les fourmis dans leur constructions : non seulement l'aspect du nid varie pour une espèce donnée en fonction de sa situation topographique (nature du sol, orientation du terrain) du climat et des matériaux disponibles, mais encore selon les saisons et les différentes périodes de la croissance de la colonie.
Qu'ils soient édifiés en terre ou en bois, la plupart des nids résultent de deux activités opposées – le terrassement et la maçonnerie – qui se combinent de façon variée, l'une ou l'autre prédominant. Plus rarement, certaines espèces élaborent des constructions aériennes en carton ou en soie selon des modalités que nous analyserons plus loin.
Pour mener à bien leur ouvrage, les fourmis disposent de deux types d'outils : les mandibules et les pattes antérieures. Les mandibules constituent des pinces efficaces, leurs denticulations terminales permettent aux ouvrières de transporter la terre, de la façonner ou de fragmenter les particules de trop grande taille ; lorsqu'ils sont clos, ces appendices se transforment en truelle dont le rôle principal est de rassembler la terre humidifiée et de comprimer les matériaux qui constituent les parois du nid afin d'en accroître la résistance, quant aux pattes antérieurs, elles servent à ratisser le sol et à confectionner des boulettes qui font office de mortier.
Les plus complexes des fourmilières nécessitent un travail bien moindre pour leur édification que les nids d'abeille ou de guêpe, aussi les fourmis n'hésitent pas à réaliser une ou plusieurs autres demeures et à y déménager le couvain dés qu'apparaît une cause perturbatrice susceptible d'entraver le développement de la colonie. D'ailleurs, de nombreuses espèces possèdent plusieurs fourmilières, certaines habitées l'été en un lieu ensoleillé et découvert où les nourriture est abondante et une autre plus vaste, à l'abri dans un bois, sous une souche ou un roc, servant pour l'hibernation.
Il est vraisemblable que les fourmilières hypogées représentent les formes de nidification les plus primitives et qu'au fur et à mesure de leur évolution sont apparus des nids épigés, des nids creusés dans le bois, puis des habitations arboricoles.
Les nids souterrains et hypogée
C e type de fourmilière présente toujours un ensemble de cavités irrégulières. On distingue le plus souvent une série de chambres au sol plat et au toit en voûte, très variable dans leur taille, réunies par des galeries assez larges pour permettre la circulation dans les deux sens.
Les plus archaïques sont ceux des Myrmecia qui creuse dans le sol une simple cavité (dans laquelle s'abritent 3 à 12 ouvrières).
Les espèces moins primitives comme Myrmecia Sanguinea (environ 200 à 500 ouvrières), creusent des galeries atteignant 1m de profondeur, pourvues de plusieurs orifices secondaires.
Les Myrmicides ainsi que de nombreux Formicides possèdent des fourmilières souterraines complexe ( plusieurs milliers d'individus) dont les galeries peuvent être profonde d'une cinquantaine de cm et réunissant de nombreuses chambres.
Les Lasius , Formicides très communs dans les régions froides, creusent des nids compliqués réunissant des chambres où le couvain est rangé par ordre de taille.
Les nids épigés
Ce type de nid, plus évolué, est beaucoup plus fréquent. Ce sont des constructions en terre ou en détritus végétaux qui s'élèvent au dessus du sol par accumulation de particules diverses provenant du forage des galeries.
On distingue des cratères et des dômes mais il existe des intermédiaires.
Dans ces fourmilières, on distingue beaucoup de chambres : salle à couvain, cellules royales, vastes greniers dans lesquels elles accumulent des réserves en quantité énorme.
Les nids en dôme constituent les plus caractéristique des fourmilières épigées. De nombreux Formicides construisent des édifices de ce type. Plusieurs espèces de Lasius utilisent les résidus d'extraction de leurs chambres souterraines et de leurs galeries pour édifier un dôme conique dans lequel elles aménagent de nouvelles chambres et galeries.
L'orientation de ces nids est toujours constante : la pente la plus longue est dirigée vers le sud est ce qui permet à ces édifices d'absorber au maximum le rayonnement solaire.
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Les Formica construisent des nids dont la taille dépasse de beaucoup celle de toutes les autres fourmilières. Ils sont réalisés avec un mélange de matériaux variés (terre et débris végétaux), on peut distinguer 4 zones nettes :
• vers l'extérieur, le nid est constitué par une couche de matériaux fins partiellement agglomérés : grains de sable, aiguille de sapin ou de pin, brindilles d'herbes, débris de feuilles,…sur une épaisseur de 5 à 20 cm, imperméable aux plus fortes pluies,
• en dessous se trouve la masse principale du nid faite de branchettes de pin, de chênes ou de bouleau, cet ensemble très homogène entoure une vieille souche ou un morceau de bois mort et s'enfonce à plusieurs dizaines de cm dans le sol,
• au dessous existent une zone de transition en forme d'entonnoir, faite d'un mélange de particules végétales en voie d'humidification et de petits fragments de roches
• elle est entourée de terre normale creusée de galeries.
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Ces tumulus de fourmis des bois peuvent abriter des colonies immenses comptant plusieurs millions d'individus.
L'air ambiant de ces nids est riche en gaz carbonique, de forte humidité et sa température est largement différente de celle de l'extérieur : pendant la belle saison, la température du nid peut être de 20°C supérieur à celle de l'extérieur.
Dans nos régions, de nombreuses espèces se nichent entre le sol et la une pierre, en effet cela leur évite d'ériger un dôme et la pierre protège les galeries du vent et de la pluie, de pus la pierre absorbe les rayonnements d'ou un échauffement rapide de l'air.
Les nids arboricoles
Les fourmis n'ont pas manqué d'exploiter les diverses possibilités de nidification offertes par les végétaux ligneux. Certains creusent dans les troncs et les branches des arbres morts, beaucoup utilisent les cavités naturelles que possèdent certains arbustes.
Les tiges creuses de certains arbres ( Triplaris , Cecropia ou Vitex ), les nœuds renflés des Cordias ou les pétioles des Tococa , les grandes épines des Acacia sont exploitées pour la nidification.
Les Camponotus et les Crématogaster de nos pays établissent souvent leur nid dans des troncs d'arbres morts.
Les Dendrolasius fuliginosus construisent des nids en carton, les ouvrières le fabrique en malaxant des rognures de bois et en les imbibant de salive, le nid a l'aspect d'une éponge, sa dimension peut atteindre 40 cm de diamètre et 1.5 m de haut.
Les forets équatoriale possèdent le privilège d'abriter les constructions les plus élaborées que peuvent réaliser les fourmis : les nids suspendus, outre les nids en carton et les jardins suspendus, c'est chez les Oecophyla qu'est édifié le nid du plus haut degré, ces fourmis édifient leur nid en assemblant avec de la soie les feuilles d'une branche.
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Pour édifier leur nid, quelques ouvrières saisissent entre leurs mandibules les bords d'une feuille et tirent avec leurs pattes sur la feuille voisine afin d'assembler les deux bords. Si les deux feuilles sont trop éloignées, elles forment une chaîne entre les deux en s'agrippants au niveau du pétiole. Quand les feuilles sont réunies, elles sont liées ensemble par des fils de soie sécrétés par des larves. Tandis que les ouvrières maintiennent jointifs les bords des feuilles, une autre ouvrière promène d'un bord à l'autre une larve qui file la soie.
Les Fourmilières "AMAS" :
D'autres espèces de fourmis (comme les fourmis Magnans) constituent leurs abris à l'aide de leur propre corps.
D'abord, un certain nombre de fourmis choisissent un tronc mort, ou un autre objet proche du sol, sous lequel il y a un espace suffisant pour s'y suspendre. Elles s'ancrent les unes ou autres par leurs griffes tarsales. D'autres fourmis descendent, sur ces chaînes vivantes néoformées et ajoutent leur propre corps à la structure, créant de gros câbles qui finissent par se fondre en une masse unique, un amas : leur bivouac. Au sein de ce "bivouac", il ry a des galeries et des chambres où se trouve la reine et où sont stockées le couvain.