Guerre

Si tous les individus d'uen même fourmilière sont unis entre eux par les liens d'une véritable amitié, il n'en ai pas de même de ceux appartenant à des fourmilières différentes bien que de la même espèce et encore plus des fourmis d'espèces disctinctes. La règle ets l'hostilité mais quelque fois des alliances sont créées. L'inimitié, chez les insectes, se traduit soit par des luttes individuelles, soit par des guerres générales.

Luttes individuelles

Dans les combats singuliers, les deux adversaires se saississent par un membre et cherchent mutuellement à s'entrainer, à se terrasser, à se percer de leur aiguillon (si c'est le cas) ou à s'asperger de leur acide; s'ils ont eu le temps de se préparer à l'attaque, ils se précipitent l'un sur l'autre et essaient de se saisir par le dos ou par le thorax, puis, si l'un deux réussit, il fait glisser ses mandibules jusqu'au cou de sa victime et s'efforce de la décapiter.

Ces combats finissent toujours par la mort de l'un des combattants et souvent de tous deux. Dans certaines circonstances, ces combats prennent un caractère spécial et constituent ce que Forel appelle descombats à froid. On voit alors les deux adversaires se tiraillerpar les pattes et les antennes, mollement, sans violence, sans faire usage de l'aiguillon ou de l'acide formique, mais avec uen grande ténacité. La plupart du temps, une seule des deux fourmisjoue un rôle actif, l'autre se laissant torturer et mutiler sans se défendre, avec une résignation stoïque.

Les guerres générales

L'ardeur que les fourmis apportent dans leurs luttes est souvent incroyable et s'accentue encore plus quand il s'agit de guerres entre deux fourmilières populeuses et rivales. C'est une sorte de furie et d'ivresse sans pareilles; les vaincus se laissent couper en morceaux sans lâcher prise, et il n'est pas rare de voir les héros de la bataille revenir au gite avec des têtes coupées ou même des corps entiers de fourmis mortes sans avoir laché leur vainqueur.

Ces guerres de peuplade à peuplade ont le plus souvent comme mobile la conquête ou la défense du territoire. Chaque fourmilière un peu considérable a, en effet, un véritable domaine qu'elle considère comme sa propriété, elle ne permet aucune incursion sur ce terrain réservé. Aussi, quand des voisins jaloux s'avisent à violer cette enceinte, la guerre est aussitôt déclarée et chaque membre de la communauté devient un soldat prêt à donner sa vie pour défendre la patrie menacée. Si l'armée est nombreuse de part et d'autre et de force à peu près égale, la lutte dure parfois plusieurs jours, cessant à l'approche de la nuit, pour reprendre au lever de l'aurore, et cela sans que les travaux ordinaires en soient interrompus. Le champs de bataille occupe souvent un espace considérable.

Quand une guerre a duré longtemps et qu'un grand nombre de morts jonchent le champ de bataille, les belligérants arrivent parfois à conclure une armistice d'une période plus ou moins longue et il est alors établit une zone neutre respectée par les deux partis. A l'expiration de la trêve, la lutte recommence souvent plus acharnée et peut être suivie d'une nouvelle trêve, ou se terminer soit par l'anéantissement d'une des parties ou soit par un traité d'alliances (chose rare mais observée lorque les combattants appartenaient à la même espèces.

 

Up