Lasius alienus

(Förster, 1850)

Ouvrières

L. 2,1-3,5 mm (taille un peu moins variable que celle du précédent). Couleur habituellement un peu moins foncée, plutôt brune que franchement noire. Le thorax est généralement roux ou brun clair chez les immatures, et chez les ouvrière matures de la race méridionale lasioides Em.

Reine

L. 6,2-8,9 mm (un peu inférieure en moyenne à celle de niger). En entier brune, très difficile à séparer de brunneus Reine en l'absence des ailes, qui sont incolores chez alienus typique et un peu teintées de gris brun dans la race méridionale lasioides.

   

Mâle

L. 2,5-4,0 mm (un peu plus petit que niger, en moyenne). Brun plus ou moins clair. Pièces génitales

 

Toute la France, très commune. Toute l'Eurasie tempérée et froide. Aux États-Unis, n'a envahi que des états de l'Est, tandis que niger y est limitée jusqu'ici au NW. Plus rare dans les grandes îles que le précédent : Corse : Chioni, île Rousse (Bonfils), presque nulle à Majorque. Pullule au contraire dans les forêts humides de l'île de Port-Cros (Var) où elle joue le rôle dominant que niger occupe dans les forêts analogues de Majorque. Rare ou nulle en Afrique du Nord, au moins jusqu'à présent.

Biologie

Moins adaptable et tolérante que niger, sauf à l'égard des milieux modifiés par l'Homme (cultures, séjours de troupeaux, maisons...) où alienus se montre de loin la plus résistante et envahissante des deux Fourmis. Aussi bien en Europe qu'en Amérique, alienus construit rarement des dômes terreux, mais plutôt, quand il n'y a pas de pierres, des trous dans le sol terminés par de petits cratères externes. Aux environs de Marseille, alienus est très nuisible dans les maisons, où elle est surtout attirée par les substances sucrées et peut nicher dans les fentes des murs. La sous-espèce lasioides Em. vit surtout sous les écorces de Peupliers dans la région médi­terranéenne, habitat rare chez alienus typique.

En Europe, l'habitat préféré en pleine nature est plutôt dans les prairies et lieux découverts. Aux États-Unis, alienus est au contraire surtout fores­tière, ce que Wilson explique en disant que le maximum des autres Lasius concurrents se trouvent surtout hors des bois. Peut-être intervient aussi le comportement que j'ai remarqué à l'île de Port-Cros (Var), où alienus pullule en forêt de Chênes-verts, humide, très sombre et très riche en Champignons. Très peu d'autres Fourmis tolèrent le mycélium, si abondant sous les pierres en pareil cas. Or, l'Amérique est plus riche que la France continentale en forêts anciennes, jamais brûlées par l'Homme. Le moindre incendie antérieur fait disparaître beaucoup de Champignons : même si les arbres repoussent, le sol devient plus sec et habitable par toutes sortes de Fourmis. L. niger se montre capable à Majorque de grouiller aussi en forêt primitive, mais sans doute parce qu'alienus est très rare dans cette île et n'a pu le détrôner. L. alienus, contrairement à niger, est deux fois plus fréquent sur silice que sur calcaire.

Essaimage surtout en août, où les avenues parisiennes sont riches en sexués de niger et alienus.

Bibliographie


LES FOURMIS D'EUROPE - FRANCIS BERNARD

Up

RETOUR