Lasius niger

(Linnaeus, 1758)

Ouvrières

L. 2,0-4,0 mm. Entièrement brun foncé ou noir, parfois luisant. Seule espèce européenne dont les scapes des 3 castes sont riches en poils dressés. Vu dans la nature, se confond aisément avec les Tapinoma, mais ces derniers ont une odeur bien plus forte et envahissent rapidement la main du chercheur, tandis que L. niger,peu agressif, hésite en général plusieurs secondes avant de grimper sur un intrus.

Reine

L. 6,6-9,5 mm. Uniformément brun foncé.

   

Mâle

L. 3,5-4,5 mm. Scape et plaque sous-génitale très caractéristiques.

 

Très commune partout, jusqu'à 2 400 m en montagne. En région méditerranéenne, surtout dans les forêts et près des cultures.

Toute l'Europe et l'Asie tempérées froides. Introduite en Afrique du Nord, est devenue commune là en montagne au-dessus de 1 500 m. Aux États-Unis, n'occupe jusqu'ici que le nord-ouest et quelques états du centre. Existe en Corse, et à Majorque (où elle pullule remarquablement).

Biologie

Gôsswald (1932) a étudié l'écologie de L. niger en Allemagne et trouve que cette espèce est particulièrement adaptable à des milieux variés, humides ou non, forestiers ou découverts, où elle peut loger sous les pierres (625 cas), en monticules terreux (350 cas) ou dans le bois (130 cas). Construit parfois des cloisons de carton grossier, faites avec du bois ou de l'humus végétal : ces cloisons se voient sous les pierres dans les bois de Conifères. Eidmann (1926) montre que les mœurs sont surtout nocturnes, et que niger abrite en hiver dans son nid des Pucerons, qu'il replace sur les plantes au printemps.

Dans le midi de la France, les monticules terreux et l'habitat dans le bois sont plus rares. L. niger trouve ici son optimum dans les forêts (nids sous les pierres) et au bord des routes. Il a envahi les jardins et les maisons beaucoup moins qu'alienus, sans doute parce qu'il supporte plus mal l'arro­sage et le chauffage. En haute montagne, alienus tolère les déjections des Moutons et abonde dans des pâturages très broutés, tandis que niger ne supporte guère ce milieu. L'espèce est deux fois plus abondante sur calcaire que sur silice.

L. niger est extraordinairement dominante dans l'île de Majorque (Eid-mann, 1925, F. Bernard, 1956), surtout en forêt (où L. alienus et divers Camponotus font défaut aux Baléares).

Fondation très indépendante, comme chez tous les représentants observés du sous-genre Lasius. Essaimage en juillet-août. Les ^ sont capables, sem-ble-t-il, d'engendrer sans fécondation d'autres ouvrières, fait connu seulement ailleurs chez deux espèces tropicales du Formiciné très évolué Oecophylla. Reichen-bach (1902) affirme le premier que L. niger et emarginatus ont une telle parthénogenèse. Crawley (1911) élève une société de niger dont la reine était morte et qui avait adopté une reine umbratus. Néanmoins, ce nid a continué à produire des ty niger en plus des umbratus jaunes. Mais il reste beaucoup à préciser à ce sujet.

Appel signale qu'une reine de niger a vécu 28 ans en captivité. D'une façon générale, les grosses reines de Lasius doivent avoir une longévité remarquable.

Bibliographie


LES FOURMIS D'EUROPE - FRANCIS BERNARD

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