Lasius umbratus (Chthonolasius)
(Nylander, 1846)
Ouvrières
L. 3,2-4,5 mm. Tout le corps de même couleur, variant du jaune pâle au jaune brunâtre clair, scapes et tibias jamais aplatis, écaille peu échancrée.
Reine
L. 5,5-8,0 mm. Corps variant du gris brun au brun châtain uniforme. Appendices bruns. Ailes fortement rembrunies à la base, nervures brunes.
Mâle
L. 3,5-4,5 mm. Brun foncé, plaque sous-génitale à pointe antérieure tronquée ou bifide, sagitta très variables, armées de 9 à 17 dents.
L'ouvrière est assez variable comme couleur, pilosité et forme de la tête, d'où les nombreuses formes des anciens auteurs mises en synonymie avec umbratus.
Espèce très répandue dans toute la région holarctique, mais ses localités sont souvent incertaines, d'une part à cause des erreurs de noms des auteurs classiques, d'autre part à cause de la confusion possible avec rabaudi, dont seules les $ sont toujours séparables à'umbratus.
Toute l'Europe, Scandinavie comprise, plus rare en Grande-Bretagne et au sud d'une ligne Rome-Madrid. Citations d'Asie nombreuses, mais incomplètement vérifiées. Nord et centre des États-Unis, sud du Canada.
Rare en Afrique du Nord. Existe en Corse et Sardaigne. Atteint 1 800 m en montagne. Supporte l'arrosage : bien plus commune dans les jardins que L. flavus, et cause très fréquente de dessèchement des plantes ornementales, au pied desquelles il entretient force Pucerons de racines. Ses nids sont souvent dans des pots de fleurs.
Biologie
Très peu d'auteurs, sauf Starcke (1927), ont réalisé que rabaudi pourrait être l'auteur réel des actes attribués à umbratus; aussi les détails suivants sont-ils donnés sous toute réserve, les deux espèces paraissant presque aussi répandues l'une que l'autre, sauf en Amérique où rabaudi est inconnue. Mais le comportement d'umbratus aux États-Unis est un peu distinct de celui d'Europe, où il recherche plutôt les sols secs, tandis qu'il préfère les emplacements humides en Amérique du Nord (où le climat est plus continental et plus éventé).
En France, umbratus habite des lieux bien moins humides que ceux des nids de flavus. Son optimum paraît être en forêt, surtout de 0 à 1 500 m, sous les pierres. En zones humides (bord de la mer et des eaux douces) ou froides (montagnes), cette Fourmi habite plutôt les lieux ensoleillés découverts. Les forêts claires (Pins, Mélèzes) lui conviennent particulièrement, et elle supporte des pentes beaucoup plus raides que celles de flavus. Contrairement à cette dernière, préfère le calcaire au granité.
L. niger et alienus servent d'hôtes temporaires à la jeune reine d'umbratus, et des nids mixtes de ces espèces ne sont pas rares. Mais on ne sait pas encore bien si la $ d'umbratus peut s'adjoindre une reine de niger ou doit se faire adopter par la société ou par des £ errantes des autres espèces. Le sort de la reine de l'hôte n'est pas non plus définitivement établi. La seule chose sûre, c'est que les fondations par umbratus isolée ne réussissent pas, même expérimentalement.
L. umbratus, comme flavus, élève des Pucerons, mais sort plus souvent de son nid : divers auteurs l'ont rencontré de nuit, transportant des proies variées.
Bibliographie
LES FOURMIS D'EUROPE - FRANCIS BERNARD