Messor rufitarsis

(Fabricius, 1804)

Ouvrières

Parfois aussi foncée que la précédente, mais habituellement plus claire : d'un brun café au lait, avec, sur la face, près de la base des mandibules, deux taches d'un jaune-orangé, rarement absentes. Striation un peu plus fine, tête des major plus large, souvent un peu plus large que longue, ce qui n'a jamais lieu chez structor.Les caractères du scape indiqués dans le tableau paraissent stables : par contre, les différences notées par les auteurs dans le profil de l'épinotum et la ponctuation se révèlent très inconstantes.
L. 5-9,8 mm.

   

Reines

D'un brun noir aussi foncé que celui de structor femelle, sans les taches faciales et la pilosité céphalique particulières à rufitarsis ouvrière.
L. 9-10,5 mm.

   

Mâle

Épinotum allongé, lisse, sa surface dorsale presque plane ou faiblement convexe. Tête striée longitudinalement et à très gros points sur presque toute sa surface, avec ou sans aire médiane lisse.. Teinte des ailes variable : hyalines ou faiblement enfumées.
L. 7-8 mm.

 

Commun en Europe centrale, et en France à l'Est du Rhône. Tout notre Sud-Est méditerranéen, depuis la Camargue (Albaron, F. Bernard) jusqu'à Menton. Au nord de cette zone, remonte loin : jusqu'à Waulsant (province de Namur, Bondroit), à Wiesbaden (Allemagne occidentale), au sud de la Suisse, à Fontainebleau (Seine-et-Marne) et Saclas (Seine-et-Oise, Bondroit), à Langres et Dijon (Roger). Si, dans ces régions, rufitarsis n'habite que de rares stations abritées, il devient assez commun dans les Alpes calcaires méridionales : Basses-Alpes : Jausiers, jusqu'à 1 500 m (F. Bernard). Semble manquer dans les Alpes siliceuses, et rare aux environs de Lyon (Grilat). Italie du Nord, Corse, Bohême, Balkans. Signalé aussi de la Cas­pienne et d'Asie Mineure : j'en ai vu des exemplaires du Caucase et d'Asie centrale dans la coll. Arnoldi à Moscou. Introduit à Majorque (F. Bernard, 1956).

M. rufitarsis, comme on va le voir, est bien distinct de strudor par son écologie et sa biogéographie. Tout semble indiquer pour strudor une pro­venance ibérique, tandis que rufitarsis est sans doute originaire des Alpes calcaires orientales. Les arguments morphologiques de séparation restent, il faut l'avouer, bien moins solides. L'étude des genitalia mâles et une statis­tique biométrique soignée devront être faites plus tard.

Biologie

M. rufitarsis habite surtout des lieux calcaires, où ses nids sont 20 à 50 fois plus nombreux que sur les rochers siliceux avoisinants. Il n'est pas rare sur l'argile, à condition que des fissures y permettent l'écoule­ment des eaux. Tandis que strudor n'est jamais dominant et ne dépasse guère 1 350 m aux Pyrénées,rufitarsis pullule parfois, mais dans des faciès très particuliers (il fait 68 % des fourmilières dans les cailloutis ombragés de la hêtraie relicte de la Sainte-Baume (Var, 750 m) et 30 % sur les falaises presque verticales de La Turbie (Alpes-Maritimes, 500 m). Espèce continen­tale, plus rare à moins de 3 km de la mer. Terriers plus larges et moins pro­fonds que ceux de strudor.

Bibliographie

Les Fourmis d'Europe - Francis Bernard

 

Up

RETOUR