Messor sancta

(Emery, 1921)

Ouvrières

Entièrement noire : peut se confondre sur le terrain avec les petites ouvrières de M. capitata, dont elle se distingue facilement à la loupe par la « barbe » de poils sous la tête et le profil thoracique bien plus sinueux. Les types de Forel sont de Palestine, et la forme européenne (bouvieri) n'en est qu'une variété un peu plus petite et plus striée. En Algérie, j'ai trouvé tous les intermédiaires entre des sancta du type oriental et des bouvieri. Tête des major carrée, peu luisante, large au plus de 2,5 mm, à stries fines et assez denses. Pétiole plus élevé et plus sinueux en dessous que chez capitata. De tous nos Messor, c'est celui-ci qui présente la plus forte « barbe » céphalique, presque égale à celle de M. aegyptiaca saharien. Ces poils paraissent l'aider surtout à maintenir les graines très lisses de beaucoup de Légumineuses, et ne servent guère à transporter du sable.
L. 4-8,5 mm.

   

Reines

Entièrement noire. Barbe de poils un peu plus longue que chez l'ouvrière et profil thoracique très peu différent de celui de capitata.
L. 10,5-13 mm

   

Mâle

Scutellum sans stries transversales, luisant, lisse. Au plus de gros points espacés et quelques stries longitudinales en arrière. 
Épinotum différent, généralement sans stries transversales, Épinotum court et convexe, avec souvent une dépression médiane. Tête sans stries ou presque sans stries. Entre l'ocelle antérieur et le clypéus, une étroite ligne médiane, plus ou moins lisse et souvent saillante,
Mésonotum entièrement lisse en son milieu, son tiers postérieur lisse ou finement ponctué. A l'aile antérieure, la deuxième cellule cubitale est égale à la moitié de la première et séparée de la discoïdale par un long pédoncule 
Tête mate, très ponctuée, sans stries. Ligne médiane nulle ou non saillante. Espèces des plages et rochers méditerranéens
Taille : 8 à 9,5 mm. Mésonotum assez mat, très finement ponctué, avec une ligne antérieure médiane lisse. Épinotum luisant, parfois strié obli­quement, sa ligne médiane plus ou moins concave. Commun
L. 7-8 mm.

 

Commun dans les lieux rocailleux et ensoleillés de notre région méditer­ranéenne, où il existe partout, deux fois plus abondant sur calcaire. Espagne, Afrique du Nord, Egypte, Palestine, Syrie. En Italie, semble manquer en dehors de la Ligurie et de la Sardaigne. C'est l'espèce la plus répandue dans les îles : Baléares, Corse, Sardaigne, Galite, Pantellaria..., mais vraisembla­blement originaire de l'Atlas. Domine sur les plages littorales.

Biologie

Eidmann (1925) et Goetsch (1953) l'ont beaucoup observée à Majorque, où elle pullule. Le nid peut avoir plus de 2 m de profondeur et plus de 20 greniers. Sa partie supérieure, dans la terre meuble, contient surtout des larves et des graines intactes. La partie profonde, surtout dans le rocher, ne contient que des graines en voie d'utilisation.

Dans le Var et à Banyuls, préfère les sols rocailleux en faible pente, dans la garrigue inculte. Atteint 1 100 m sur les calcaires de la Sainte-Baume, mais ne dépasse guère 700 m en terrain siliceux. Abonde sur les plages de sable en Algérie, un peu moins commun dans ce faciès en Provence.

Rarement nuisible aux cultures. Pourtant, à Khenchela (Aurès), abon­dait dans les champs de. blé en même temps que d'autres Messor.

Bibliographie

Les Fourmis d'Europe - Francis Bernard

 

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