Solenopsis banyulensis
(Bernard, 1950)
Ouvrières
Tête des major : longueur au col de Cerris : 0,57, largeur : 0,48 mm. A Couzon-au-Mont-d'Or : longueur : 0,60, largeur : 0,53, rapport : 1,14. Corps jaune foncé, parfois rembruni sur la tête des major. Tête peu ponctuée, sans ligne lisse médiane. Clypéus à quatre dents aiguës, arquées dans les types de Banyuls, les latérales effacées chez certains individus. Epinotum court, à angle presque droit, émoussé .
L. 1,6-2,2 mm.
Reines
Tête brune, très striée, avec une aire lisse médiane. Clypéus à deux dents aiguës, très rapprochées, avec saillies anguleuses dans leur intervalle. Épinotum gibbeux, en angle assez net. Pétiole plus élevé que chez fugax et monticola, son sommet anguleux (arrondi chez la plupart des autres reines de France). Thorax et gastre noirâtres.
L. 5,6-6 mm.
Mâle
Tête à vertex arrondi, mais moins régulièrement que duboscqui ; ocelle antérieur également très proche de la ligne postérieure des yeux. Vu en dessus, le pétiole n'a pas de bourrelet transversal médian comme chez les autres <J connus, mais ce bourrelet est interrompu par une dépression centrale, laissant deux gibbosités latérales sur Je nœud médian. Les deux bourrelets antérieurs du mésonotum (E) sont très nets : on ne retrouve de bourrelets analogues, mais aplatis, que dans l'espèce nicaeensis.
L. 3,9-4,3 mm.
Larves : la morphologie larvaire a été décrite par H. Gantés (Bull. Soc. Nat. Hist. Nat. Afrique du Nord, 1948, fasc. 4).
C'est le plus commun des Solenopsis aux environs de Banyuls, probablement à toutes altitudes, et il est répandu sans doute dans une grande partie de l'Europe. En voici les autres localités actuellement certaines : Pyrénées-Orientales : Sauto (1 440 m, F. Bernard), en Cerdagne, Las Illas, 500 m, près de la frontière espagnole (Le Masne) ; Bouches-du-Rhône : Allauch (Soyer) ; Alpes-Maritimes : La Turbie, 700 m (F. Bernard) ; Rhône : Couzon-au-Mont-d'Or (F. Bernard); Doubs : Laissey (C. Arles); Côte-d'Or : Beaune (André) ; Hautes-Pyrénées : Sers, 1 100 m (F. Bernard). Chose plus remarquable, pris à Bùrchen, Zeneggen et Eischoll (Valais) de 1 100 à 1 350 m (F. Bernard). Ces localités suisses sont relativement chaudes et proches de Brigue, donc de l'Italie. Connu aussi de Ligurie (Vittoria, Muséum de Paris), et de Catalogne espagnole : Cadaquès (C. Delamare-Deboutteville). Pris par Bonfils en Corse : défilé de l'Inzecca, près de Corté, altitude 200 m.
Biologie
Sociétés très peuplées, sous les pierres, rarement mélangées avec d'autres Fourmis. Toutefois, je l'ai trouvée à Banyuls avec Formica subrufa, et en Suisse avec Lasius niger et Tetramorium caespitum. Essaimage en août-septembre. La station de Banyuls où ce Solenopsis semble le plus abondant est constituée par des vignes abandonnées, sur schistes, entre le col et le bois de Chênes de Cerris (altitude 200 m). L'ampleur de certains nids est attestéee par le fait que, dans cette localité, j'ai capturé 730 femelles ailées dans une seule large fourmilière. Dans les Alpes, se trouve sur des terrains marno-calcaires ensoleillés et riches en Juniperus phaenicea, donc stations chaudes, de 1 000 à 1 500 m.
Bibliographie
Les Fourmis d'Europe - Francis Bernard