Tapinoma erraticum

(Latreille, 1798)

Ouvrières

D'un noir franc, luisante, parfois à reflets cendrés sur les côtés du thorax et le gastre, mais dessus de la tête et du thorax bien plus noirs que chez les espèces suivantes. Tête un peu allongée ou presque aussi longue que large chez les grands exemplaires, assez luisante, côtés sensiblement arqués. Thorax un peu moins luisant que la tête. Gastre luisant sous une pubescence fine, dense et courte. Corps noirâtre, en partie brun obscur par dessous; pattes, partie des mandibules et parfois antennes brun obscur, tarses plus clairs. 
L. 2,0-3,5 mm.

Reines

Couleur analogue. Plus souvent que chez les autres Tapinoma, les reines sont petites, à peine plus longues que les grosses ouvrières. Tête environ aussi longue que large, peu luisante, base tron­quée, sillon frontal parfois indiqué. Thorax de la largeur de la tête, peu luisant, chagriné. Gastre assez luisant sous une pubescence dense, moins courte qu'à l'avant-corps. Coloration de l'ouvrière, ailes un peu teintées, à nervures d'un brun gris clair.
L. 4-5,5 mm.

Mâle

Corps entièrement noir (sauf chez les immatures). L'écaillé pétiolaire n'est jamais brune chez les adultes achevés. Épinotum très arrondi de profil.Aile : cellule discoïdale environ 1,5 fois plus longue que large, élargie vers son extrémité Bord postérieur de la tête légèrement concave.  Tête environ aussi longue que large, plus ou moins luisante, à base très tronquée, sillon frontal parfois marqué. Thorax à peine plus large que la tête, faiblement luisant. Gastre luisant sous une pubescence fine, courte et dense. Coloration de la femelle.
L. 4-4,4 mm.

Commune dans toute la France, jusqu'à 1 900 m dans les Alpes et 2 100 m dans les lieux abrités des Pyrénées. Moins abondante, mais présente partout, dans notre région méditerranéenne, où son concurrent T. nigerrimum l'emporte. Europe centrale, Asie occidentale et centrale. Nord de l'Espagne, Baléares, Corse. N'atteint en Suède que le sud du pays ; présente en Angle­terre et Ecosse, mais peu commune.

Biologie

Son écologie la sépare radicalement des T. nigerrimum et simrothi. Alors que ces dernières préfèrent les sols humides et argileux, peu inclinés, T. erraticum a son optimum sur les roches calcaires très ensoleillées et sèches, ou sur les sables très perméables, et recherche en haute montagne des pentes particulièrement raides, exposées au midi. Au-dessus de 1 300 m, elle manque habituellement sur toutes les pentes exposées au nord.

Espèce moins féconde que les deux suivantes : il n'est pas rare de trouver de petits nids, à 2 ou 3 reines et quelques centaines d'$, plus superficiels que ceux des autres Tapinoma, avec larves et nymphes très proches de la surface par beau temps. Dans les grandes sociétés, le nombre d'individus dépasse rarement 2 000.

T. erraticum est très combatif, vient parfois à bout des Formica, et repousse facilement les Lasius. S'il reste moins dominant que ces deux genres en régions froides, c'est parce que ses exigences d'insolation le limitent davantage, et parce que les reines sont moins fécondes.

 

Bibliographie :

Les Fourmis d'Europe - Francis Bernard
ANNALES DE  LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANGE - LES FOURMIS DE FRANCE ET DE BELGIQUE par J. Bondroit. 1918

 

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